¨ps : Catherine Samba-Panza a été de janvier 2014 à mars 2016 présidente de la transition de la République centrafricaine - suite à un vote du conseil national de la transition - CNT-
Mesdames et Messieurs,
C’est un grand honneur d’être parmi vous ce soir et d’avoir été conviée par la fondation des Nations-Unies, en ma qualité d’ancien chef d’Etat, à cette soirée spéciale organisée en l’honneur du Global Leadership.
Je m’appelle Catherine Samba-Panza et j’ai eu le privilège d’avoir été présidente d’une transition politique dans mon pays, la République centrafricaine, de 2014 à 2016. Je suis fière d'avoir été la première femme de l’histoire de la RCA à diriger le pays et parmi les rares femmes à occuper le poste de chef d'État sur le continent africain.
Quand j'ai pris mes fonctions en janvier 2014, la République centrafricaine, mon pays, était au bord de l’implosion, dans un contexte d’insécurité persistante, de crimes à grande échelle, de violences atroces contre les populations civiles et de tensions intercommunautaires. J’ai trouvé un pays profondément divisé, soumis à la merci des groupes armés, une administration à l’arrêt, des forces de défense et de sécurité désorganisées et inexistantes sur le terrain. Des milliers de personnes ont été tuées durant ce conflit et près d’un million de personnes ont été déplacées.
Aussi, ai-je décidé, en toute connaissance de cause, de me tourner vers les Nations Unies.
Les Casques bleus de l'ONU sont arrivés en septembre 2014, avec pour principale mission la protection des populations civiles et le désarmement des combattants. La présence des forces du maintien de la paix de l'ONU a permis aux organisations humanitaires de faire leur travail, fournissant de la nourriture et des médicaments aux plus vulnérables. La MINUSCA, composée de plus de 10 000 soldats dont certains ont perdu la vie, a joué un rôle déterminant pendant la transition et tout au long des différentes initiatives mises en œuvre. Les Casques bleus ont créé les conditions nécessaires pour une élection pacifique en 2016 et la mise en place d’Institutions véritablement démocratiques et républicaines.
Permettez-moi de rendre ici un hommage particulier à des femmes de grandes valeurs qui ont servi dans cette mission onusienne et qui n’ont ménagé aucun effort pour que nous atteignions les objectifs qui nous ont été fixés. Je ne peux citer ici toutes ces amazones de la MINUSCA, mais elles se reconnaîtront dans mes propos. Leurs actions ont été déterminantes pour la réussite de notre mission à travers leurs conseils et leurs assistances multiformes sans oublier leurs initiatives en faveurs des femmes et des jeunes.
Si j’avais un vœu à exprimer à l’endroit du secrétaire général des Nations-Unies, c’est celui d’accroître l’effectif des femmes en leur confiant plus de responsabilités dans les opérations de maintien de la paix. J’ai pu mesurer à quel point elles étaient efficaces dans les domaines politiques, sécuritaires et humanitaires.
Ce que les Casques bleus de l’ONU nous ont donné à ce moment-là, et ce qu’ils continuent de nous donner aujourd’hui, c’est de l’espoir. L'espoir est le sol où la paix prend racine. L’espoir aide les pays à guérir. Certes, la République centrafricaine doit encore faire face à de nombreux défis. Toutefois, je suis profondément reconnaissante du travail que les Casques bleus de l’ONU ont accompli et continuent d’accomplir pour mon pays. C’est pourquoi je suis profondément honorée de présenter ce prix aujourd’hui.
Mesdames et Messieurs,
Prenons d'abord un moment pour nous souvenir de ces Casques bleus qui ont fait le sacrifice ultime pour la poursuite de la paix. Depuis le début des missions de maintien de la paix il y a 70 ans, 3 763 soldats de la paix de l'ONU ont donné leur vie au service des autres. Veuillez-vous joindre à moi pour un moment de silence.
Je vous remercie.
Et maintenant, j'ai l'honneur de présenter le prix annuel du leadership mondial à 10 Casques bleus des Nations-Unies, représentant différents rôles de maintien de la paix - personnel militaire, civil, policier et national. Ils accepteront ce prix au nom des centaines de milliers de casques bleus qui servent actuellement dans des missions à travers le monde.
Le 11 octobre 2018