Le Narcotics Bureau des Etats-Unis surveille de près 12 pays d’Afrique
D’après un rapport rendu public par le Département d’Etat des USA, les pays ci -dessous font l’objet d’une étroite surveillance. 
Si le Centrafrique n’apparait pas dans le classement des 12 pays d’Afrique, nous ne sommes pas sans ignorer que le Centrafrique est un passage obligé entre la Tanzanie et le Nigéria. Ce "marché" contrôlé par une très petite poignée de centrafricains se trouve aussi sous très haute surveillance.
La république arabe d’Algérie
C’est sa proximité avec le Maroc qui vaut à l’Algérie les attentions particulières des "stups" américains. Une partie importante de la production chérifienne transite par l’Algérie pour atteindre les marchés de l’Europe et du Moyen Orient, finançant au passage des cellules terroristes au Maghreb.
Entre 2003 à 2013, les saisies de cannabis en Algérie sont passées de 8 à 211 tonnes par année. La consommation locale reste faible, mais connait une légère hausse parmi. Un phénomène que les autorités tentent d’erradiguer par des programmes sociaux et des campagnes d’information.
La république du Bénin
Pays de transit pour la cocaïne avec l’Amérique du Sud, l'héroïne avec Asie du Sud-Est, ou encore la méthamphétamine avec le Nigeria et les précurseurs chimiques de l’Inde, le Bénin constitue une porte vers les marchés d’Europe de l’ouest et d’Afrique du Sud. D’après le Narcotics Bureau, un petit marché intérieur serait en pleine éclosion au Bénin.
Le Cap-Vert
L’archipel ne présente pas de production importante de drogues mais il reste un incontournable site de transit pour la cocaïne et autres produits d'Amérique latine, vers le marché de l’Union européenne. Son vaste secteur maritime et ses différentes îles favorisent les mouvements terrestres, maritimes et aériens des trafiquants basés en Guinée-Bissau. Il y a un an en avril 2016, 280 kilos de cocaïne ont été saisis et 6 individus ont fait l’objet d’une arrestation au large de la côte sud-ouest. Régulièrement des trafiquants ont menacé le gouvernement du Cap-Vert, jusqu’à une tentative d'assassinat sur le fils du Premier ministre en décembre 2014.
La république arabe d’Egypte
Malgré un important marché pour le haschisch et le tramadol, la république arabe d’Egypte est considérée comme un petit producteur de drogue. La république arabe d’Egypte applique des lois et des sanctions strictes pour les trafiquants de stupéfiants. Il reste néanmoins un centre de transit pour le cannabis provenant du Maroc et du Liban vers l’Union européenne et les pays du Golfe. En 2016, les autorités ont annoncé la saisie de plus de 6 tonnes métriques de haschisch, 194 730 000 comprimés de tramadol et plus de 19 000 000 de comprimés de fenethylline.
Le Ghana
La Gold Coast reste un important point de transit pour la cocaïne d’Amérique du Sud et l'héroïne de l’Asie du Sud, destinées aux marchés européens et nord-américains. Le marché intérieur est notamment axé sur la marijuana. En août 2016, plus de 2 tonnes métriques de cannabis ont été saisies par les autorités dans la région de la Volta.
La république de Guinée-Bissau
La corruption a haute dose et les frontières passoires qui caractérisent la Guinée-Bissau ont fait de ce petit pays d’Afrique de l’ouest un véritable hub du trafic de cocaïne d'Amérique du Sud vers l'Europe.
Le pouvoir des trafiquants pèse sur le monde politique et corrompt de nombreux fonctionnaires, y compris dans la police et les douanes. Les conteneurs entrent et sortent de Guinée-Bissau pratiquement sans inspection. De multiples actions ont été conduites afin d’éradiquer ce fléau : le Bureau des Nations-Unies contre la drogue et le crime -UNODC- et le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau -UNIOGBIS- ont soutenu une réforme du secteur de la sécurité, sur financement des États-Unis. L'Union européenne, a mis en place des assistances bilatérales et tentée de coopérer avec le Gouvernement en matière d'application de la loi. Le Brésil a maintenu un programme de formation de la police pendant de nombreuses années… A ce jour cela relève d’un échec.
Le Liberia
Avec des institutions vacillantes, l’impuissance à appliquer le droit et le déficit des contrôles font que le Liberia est excessivement vulnérable aux trafics en tous genres et notamment de drogue. Le Libéria est une plaque tournante ainsi qu’ un marché de consommation. La marijuana y est très répandue, ainsi que l'héroïne et la cocaïne. Les réseaux criminels nigérians y sont bien établis.
Le Royaume du Maroc
Le Maroc est le plus grand producteur et exportateur mondial de cannabis. Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime -UNODC-, la production globale de cannabis au Maroc pour la saison 2015-2016 était de l’ordre de 700 tonnes métriques, équivalant à une fois transformé en haschisch, à 23% du PIB du pays qui est de 100 milliards dollars. Le Maroc est une porte européenne pour la cocaïne d'Amérique du Sud passant par l’Afrique de l’Ouest. Environ 25% de tous les détenus au Maroc sont incarcérés pour des affaires de drogue. Le marché domestique pour la cocaïne et pour l'héroïne reste limité en raison du prix élevé de ces drogues.
Le Nigeria
Les réseaux criminels du Nigéria sont des acteurs incontournables du trafic de cocaïne et d'héroïne à travers le monde. Le phénomène est facilité par une diaspora nigériane très répandue et par la corruption qui gangrène les autorités du pays. Le cannabis produit au Nigéria est la drogue populaire. Les trafiquants exportent la marijuana à travers l'Afrique de l'ouest et vers l'Europe. La méthamphétamine nigériane est fabriquée en grande quantité dans les états sud-est, en dehors de Lagos, capitale du Nigéria.
Le Sénégal
La situation géographique du Sénégal et ses infrastructures de transport en font un pays attractif pour les trafiquants de cocaïne qui distribuent en Europe et en Afrique de l'ouest. Le cannabis est cultivé dans la région du sud de la Casamance pour une consommation locale et d’Afrique de l’ouest ouest. Le Sénégal distribue la méthamphétamine nigériane en Afrique de l’ouest. Le gouvernement lutte activement contre ce fléau mais est confronté à des réseaux criminels dotés d’une puissance financière supérieure.
L’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud a connu en 2016 une hausse de la consommation de drogues. L’Afrique du Sud est une plaque tournante pour la cocaïne d’Amérique du Sud vers l’Europe. Concernant l'héroïne, cultivée en Afghanistan, arrive des ports du Kenya, Mozambique, Tanzanie, pour repartir vers l’Europe. Un mélange d'héroïne, de marijuana et d'adultérant souvent nocif, connus sous le nom de "nyaope", est souvent utilisée dans les communautés les plus pauvres.
La Tanzanie
La Tanzanie est une importante plaque tournante du trafic de drogue, notamment d'héroïne d'Asie du Sud-ouest et de cocaïne d'Amérique du Sud vers les marchés internationaux. Le nombre de consommateurs locaux de drogues dures est également en croissance. La Tanzanie produit du cannabis pour la consommation locale et pour la distribution internationale. La corruption reste un obstacle majeur à la lutte anti-drogue. Les trafiquants utilisent leurs gigantesques ressources financières pour influencer les politiciens, les forces de l'ordre et autres personnes de pouvoir.
Le 14 avril 2017