Nations unies : Intervention du président Touadera

A l'occasion de la réunion de haut niveau sur les grands mouvements des réfugiés et des migrants

Fat new york 19 sept 2016Faustin-Archange Touadera prononcant son discours @ NY NATO


Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
Distinguées personnalités,

Les grands mouvements des populations sont devenus des faits presque normaux dans le monde et plus particulièrement en Afrique au regard de l’ampleur de ce phénomène sur le continent.
Ils ont tous en commun les mêmes causes : les conflits ou catastrophes provoqués par l’homme ou tout simplement les caprices de la nature.
Les grands mouvements des réfugiés et des migrants ont toujours affectée les pays de départ et les pays d’accueil.
La République centrafricaine mon pays a pendant longtemps été une terre d’asile pour les réfugiés et autres migrants venus aussi bien des pays voisins que du reste du monde.

La dernière crise a eu pour conséquence majeure le déplacement massif des populations aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
On a enregistré jusqu’à 900 000 déplacés au fort de la crise.
Ce sont des milliers des femmes et des enfants qui sont jetés dehors de leur lieu d’habitation habituelle avec des conséquences incalculables sur leur santé physique et mentale, des centaines de familles qui sont disloquées , des centaines d’activités économiques qui sont abandonnées, l’avenir de milliers d’enfants hypothéqués et le rêve de tout un pays brisé.
Les grands mouvements des réfugiés et des migrants ne favorisent pas le développement.
Ils constituent un facteur d’insécurité, de souffrance pour les populations, de déshumanisation chez les peuples, de fragilisation des efforts économiques et de la déstabilisation de mon pays.

Aujourd’hui, après cette profonde et complexe crise, la République centrafricaine mon pays avec le retour à la légalité constitutionnelle, s’est tourné résolument vers la réconciliation nationale.
La communauté internationale devra aider tous les pays en général et les pays africain en particulier, à lutter contre les causes profondes des grands déplacements des réfugiés et des migrants comme stipulé dans le plan d’action issu du Sommet de la Valette sur la Migration en 2015 et qui prévoit entre autres de :
Réduire la pauvreté,
Promouvoir la paix et la bonne gouvernance,
Garantir les chances.

Je saisi l’opportunité offerte par cette tribune pour remercier la communauté internationale pour les appuis multiformes apportés à mon pays pendant les moments difficiles et les exhorte à mettre en œuvre le plan d’action qui permettra aux pays africains de prévenir les conflits pour ce qui concerne les causes dues à l’homme et de réduire les risques de catastrophes naturelles.

Cet appui doit aussi consister à soutenir les efforts des gouvernements dans la mise en œuvre des stratégies de retour des déplacés car au sortir des crises les Etats sont généralement fragilisés et le non retour ou une mauvaise stratégie de retour peut constituer un risque de nouveau conflit.
Je vous remercie.

Le 19 septembre 2016