Renforcer les capacités techniques de la police judiciaire de l’unité spéciale de police judiciaire rattachée à la cour pénale spéciale sur les compétences fondamentales relatives à la conduite des enquêtes des crimes internationaux, telle est la vocation de la formation qui s’est ouverte ce lundi 16 avril 2018 à Bangui au profit des officiers de police judiciaire -OPJ- de la cour pénale spéciale.
La présente formation est prévue pour durer jusqu’au 4 mai et s’adresse respectivement à 20 OPJ sélectionnés pour être détachés à la CPS, 10 OPJ de réserve et à quatre formateurs des écoles de police et de gendarmerie. En outre, 10 greffiers et secrétaires de la CPS suivront la formation aux trois premiers jours consacrés à la compréhension du contexte de la CPS. 6 officiers de la police des Nations Unies -UNPOL- y participent également et serviront de facilitateurs à leurs partenaires nationaux. @minusca
L’ouverture de la formation, qui bénéficie des partenariats de la MINUSCA et du PNUD, a réuni, autour de Flavien Mbata ministre de la justice du Centrafrique, de Najat Rochdi Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations-Unies, coordonnatrice humanitaire Représentante résidente du PNUD, Henri Wanzet Linguissira ministre de l'intérieur et de la sécurité publique du Centrafrique.
Ce dernier, après avoir rappelé les résultats attendus de cette formation a demandé aux bénéficiaires de "faire montre de disponibilité, d’attention et de discipline", avant de souligner, gravement, que "le peuple aspire à changer les pages tristes de son histoire."
Abondant dans le même sens, le ministre de la justice, ouvrant officiellement l’activité, a rappelé que "la CPS est une réponse des Centrafricains pour dire non à l’impunité » et a confirmé "la volonté du gouvernement à poursuivre son opérationnalisation." Puis, il a exhorté les participants "à apprendre des formateurs mais aussi à partager leurs expériences respectives" avant de remercier tous les partenaires pour leurs efforts" dans le mouvement d’opérationnalisation de la Cour.
Najat Rochdi, se réjouissant de la perspective de cette formation, a salué cette "page de l’histoire que la RCA est en train d’écrire avec fierté et détermination " avant de souligner que la CPS est une émanation du peuple et sa volonté à en finir avec l’impunité.
A l’intention des bénéficiaires, elle a déclaré que la formation "a été conçue pour enrichir vos compétences fondamentales", celles en l’occurrence relatives à "la compréhension des concepts clés relatifs aux crimes de la compétence de la CPS, du contexte de leur commission, des preuves et du lien entre ces 3 éléments" Mais, prévient-elle, "l’ampleur des violations commises (…) sont autant de facteurs qui ne vont pas vous faciliter la tâche (…) le succès de la CPS dépendra de votre engagement et de votre intégrité"
La Représentante spéciale adjointe réitèrera enfin "le soutien de la MINUSCA et de tous les partenaires au développement à toutes les phases d’opérationnalisation de la Cour".
Créée pour une durée de 5 ans renouvelable, la CPS est compétente pour enquêter, instruire et juger les violations graves des droits de l’homme et les violations graves du droit international commises sur le territoire centrafricain depuis le 1er janvier 2003.
L’originalité de la CPS est que tout en étant d’essence nationale, elle s’inspire du droit et des pratiques internationales et dispose d’un mécanisme de collaboration avec la CPI.
Le 16 avril 2018