MINUSCA : point presse hebdomadaire du 13 mai 2020

Porte-parole de la  MINUSCA
 
● Dans le cadre de leurs échanges réguliers, le président de la République, Faustin Archange Touadéra, et la direction de la MINUSCA, conduite par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Mankeur Ndiaye, ont eu une séance de travail en début de semaine. Ces rencontres hebdomadaires permettent d’échanger sur la situation dans le pays ainsi que sur la mise en œuvre du mandat de la mission onusienne.
 
Lutte contre le COVID-19
 
Contribution de la MINUSCA au plan national de lutte contre le COVID-19 en RCA, au cours de la dernière semaine:
 
Coordination
Dans le domaine de la justice, la MINUSCA apporte un appui technique au gouvernement à travers la mise en œuvre des mesures de sécurité dans les prisons et des conseils au Ministère de la Justice pour un fonctionnement limité de services judiciaires afin servir les populations tout en réduisant les risques de propagation du coronavirus. Du matériel de protection a également été distribué aux agents pénitentiaires et aux détenus.
 
Appui à la réponse sanitaire
A Bria, le bureau de la MINUSCA a pratiquement achevé la réhabilitation du centre d’isolement qui sera remis aux autorités sanitaires dans les tous prochains jours. Les équipements, notamment lits, matelas, draps, tables et armoires, ont déjà été acheminés. Le centre compte cinq chambres ainsi qu’un espace pour les prélèvements installé par le HCR.
 
Sensibilisation sur la pandémie et les mesures barrières
• Bouar: 500 bénéficiaires du projet de réduction de la violence communautaire de la MINUSCA ainsi que 120 membres des 20 comités locaux de paix ont été sensibilisés dans la ville et ses environs, notamment à Koundé, Bingué, Foh et Niem Yelewa.
• Bangassou : 60 chefs de quartier et personnel de la mairie de la ville ont pris part à un atelier sur les mesures préventives contre le COVID-19 mais aussi d’autres thématiques comme la bonne gouvernance locale, la gestion de rumeurs et le rôle du chef de quartier en appui au processus de la décentralisation.
 
Par ailleurs, 50 bénéficiaires du programme de réduction de la violence communautaire et responsables des activités génératrices de revenus, parmi lesquels 20 femmes, ont pris part à des ateliers de sensibilisation organisés en coordination avec l'OMS et la direction régionale de la santé publique.
• Bria : lancement d’une sensibilisation motorisée avec 10 taxis-motos qui vont sillonner la ville et inciter la population à changer de comportement, en adoptant les mesures barrières.
De même, huit sessions de sensibilisation sur les mesures préventives contre le COVID-19 et le plan local d'intervention dans la Haute-Kotto ont été organisés à l’intention de 91 personnes dont 12 femmes du programme de réduction de la violence communautaire. Parmi les bénéficiaires, on compte sept éléments du FPRC ainsi que des jeunes associés à ce groupe armé.
 
Formations
• Bangui: Le Directeur de la section de Communication stratégique et d’information publique de la MINUSCA a ouvert mardi la session de formation et de sensibilisation à l’endroit des leaders membres de la Plateforme des Confessions Religieuses de Centrafrique. Dans les deux prochaines semaines, ce sera au tour des femmes et des jeunes membres de la plateforme de bénéficier de cette formation.
• Kaga-Bandoro : Quelques 90 personnes, dont 22 femmes, ont pris part aux ateliers de formation organisés en collaboration avec l'UNICEF, l'OMS et l'hôpital préfectoral pour former tous les bénéficiaires du projet CVR.
Remise de matériels et appuis divers
• Baoro (Nana-Mambéré) : Les autorités locales ont reçu du bureau de la MINUSCA à Bouar, des gants, masques, seaux, eau de javel, gels hydroalcooliques, savons liquides et serviettes.
• Bria (Haute-Kotto) : A la demande de l’association des bouchers du site de déplacés de PK3, le bureau local de la Mission a construit et équipé un hangar avec des kits de lavage de mains et une moto tricycle pour le transport et la vente de viande dans des conditions d’hygiène acceptables et éviter la contamination au COVID-19.
• Kaga-Bandoro et Bossangoa, les bénéficiaires du programme de réduction de la violence communautaire continuent à produire des matériels destinés à prévenir la propagation de la pandémie.
A Kaga-Bandoro, 600 masques ont été confectionnés et remis au préfet de Nana-Gribizi, dont 100 ont été acheminés à l'hôpital préfectoral et 45 autres mis à la disposition du clergé catholique. De son côté, l'équipe DDR de la MINUSCA a procédé à l'approvisionnement en eau des points de lavage des mains installés à travers la ville de Kaga-Bandoro.
A Bossangoa, plus de 500 savons ont été produits par une association de 15 femmes.
Ces savons seront remis aux autorités locales lors des sessions de sensibilisation dans les localités de mise en œuvre du programme CVR dans la Nana-Bakassa.
 
Droits de l'Homme  
 
● Au cours de la période entre le 6 et le 12 mai, la Division des Droits de l’Homme (DDH) de la MINUSCA a documenté et vérifié 11 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté 15 victimes (neuf hommes, quatre femmes, deux groupes de victimes collectives - 8 et 14 victimes la semaine précédente). Les préfectures les plus touchées sont la Haute-Kotto et l’Ouham-Pendé (Ouaka et Bamingui la semaine précédente).
 
Les auteurs présumés sont le 3R (quatre incidents et six victimes), les anti-Balaka (trois cas et trois victimes), le FPRC (deux incidents et deux victimes), les éléments armés Arabes Misseriyas (un cas et deux victimes) ainsi que des agents de l’Etat (un incident et deux victimes).
 
Les abus/violations enregistrés sont des cas de meurtres (deux incidents et trois victimes), blessures (deux incidents, impliquant trois victimes), viol (un cas ayant affecté une victime), privations arbitraires de liberté (deux incidents et quatre victimes), enlèvement (un incident et une victime), confiscation de biens (deux incidents et trois victimes) ainsi que des attaques contre les humanitaires (un cas et un groupe de victimes collectives).
 
La MINUSCA demeure particulièrement préoccupée par la série d’attaques dont ont été victimes des acteurs humanitaires dans la préfecture de Bamingui-Bangoran. Ces pillages et vols survenus après les violences du 29 avril, risquent de priver la population civile, déjà vulnérable du fait de ces actes, de toute assistance humanitaire.
 
Porte-parole de la force de la MINUSCA
 
La situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire centrafricain reste relativement calme mais imprévisible.
 
A l’Est, la Force reste proactive et intensifie ses patrouilles sur l’axe Tiringoulou – Ndiffa et Gordil afin d’anticiper et prévenir tout mouvement suspect en direction de Ndélé. Dans cette région, 1338 patrouilles ont été effectuées la semaine passée.
 
Au Centre, suite à l’attaque du 29 avril dernier à Ndélé, une opération de grande envergure a été lancée dès le 2 mai afin de sécuriser la ville et ses environs. Cette opération a pour objectif d’assurer la protection de la population civile et neutraliser les éléments armés afin de permettre non seulement une libre circulation des biens et des personnes mais aussi de permettre au personnel des ONG de pouvoir intervenir dans leurs secteurs d’activités. Cette opération très complexe est conduite en coordination avec la police. La MINUSCA donnera plus de détails sur cette opération dans les prochains jours. Dans le cadre de la protection des civils,1194 patrouilles ont été menées dans la région centre.
 
A l’Ouest, dans le cadre de l’opération Kiri Na Autorité, plusieurs patrouilles offensives ont été menées dans différentes localités dont Bossangoa, Boali, Nana Bakassa et Marcounda. 847 patrouilles ont été conduites dans la région la semaine dernière.
 
Au total, la Force a mené 3 379 patrouilles dont 935 nocturnes sur le territoire centrafricain durant la semaine écoulée.
 
CIMIC (Activités civilo-militaires)
 
Dans le cadre des activités civilo-militaires, à Bangui, les casques bleus ont distribué 153.500 litres d’eau potable la semaine dernière dans les camps des personnes déplacées internes, à savoir Delacour, Maison des jeunes, Micheline, Kolongo ainsi que dans les écoles de police et de gendarmerie, soit 12.250 bénéficiaires au total.
 
A l’Est, l’officier CIMIC et le commandant de la compagnie des casques bleus marocains à Bangassou se sont rendus au PK 5 (Madagbrungbanda) pour une sensibilisation sur le COVID-19, au profit d'une cinquantaine de personnes.
 
Au centre, l’unité médicale bangladaise a fait don d’un important lot de médicaments et bien d’autres articles médicaux à l’hôpital préfectoral de Kaga-Bandoro.
 
A l’Ouest, l’équipe CIMIC du bataillon bangladais a mené une campagne de sensibilisation à Bossembele et distribué 150 brochures sur les mesures préventives à observer afin d’endiguer la propagation du virus. Toujours à l’Ouest, les casques bleus camerounais ont distribué 24 000 litres d’eau potable dans les 2e et 3e districts de la ville de Bossangoa, soit environ 10 000 bénéficiaires.
 
Porte-parole de la police de la MINUSCA
 
La Police de la MINUSCA continue d'appuyer les autorités centrafricaines dans la lutte contre le COVID-19 à travers recherche de financements, conseils stratégiques, action conjuguée des partenaires techniques et financier, coordination interministérielle, séances de sensibilisation et de formations et d’appuis divers à Bangui comme dans les régions. Ainsi à Bangui, la semaine dernière, UNPOL a participé à des séances de sensibilisation organisées par la cellule de crise de la mairie au profit des jeunes du 3ème arrondissement.
 
Dans l’Ouest du pays, notamment à Beloko UNPOL a participé à une session de formation au profit 68 FDS dont 16 femmes pour une meilleure application des mesures prises par le gouvernement en ce qui concerne les frontières. Il faut noter que Beloko est la localité la plus proche de la frontière camerounaise et c’est par là que sont passés la plupart des nouveaux cas détectés en Centrafrique, selon le ministère de la Santé. A Bouar, UNPOL est intervenue le 3 mai aux cotés des autorités pour empêcher une manifestation contre les mesures suspensives de certaines activités entrant dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.
 
Dans les régions Centre et Est, UNPOL a organisé plusieurs séances de sensibilisation sur le COVID-19 notamment à Kaga-Bandoro, Bria, Obo, Birao, et Bangassou où les chefs de quartiers ont reçu de postes radios, dans le but d’aider à informer les populations. Les personnes les plus vulnérables, surtout celles des camps de déplacés, sont les principales cibles de ces actions. Les forces de défense et de sécurité sont également visées, afin d’éviter tout relâchement dans le suivi de l’application des gestes barrières.
 
Sur le plan opérationnel, la Police de la MINUSCA salue l’ouverture au cours de la semaine passée, d’un poste de Police dans le 5ème arrondissement, précisément au quartier Tringoul et qui va permettre de renforcer la sécurité entre les quartiers Benzvi et Miskine.
 
À Bria, dans la Haute-Kotto, une femme du camp de déplacés de PK3, séquestrée pour des présumées pratiques de sorcellerie par des membres d’un groupe armé, a été libérée suite à une opération conduite le 4 mai par UNPOL. La victime a été conduite dans les locaux de la MINUSCA pour sa sécurité.
 
Toujours à Bria, cinq gendarmes déployés par le gouvernement sont arrivés dans la ville, le 7 mai sous escorte de la MINUSCA. Ils recevront tout l’appui de la composante Police dans la sécurisation de cette ville qui compte plus de 91.000 personnes déplacées internes.
 
A Kaga-Bandoro, les 20 policiers et gendarmes nouvellement déployés sont déjà en action. En effet, le 9 Mai, ils ont participé à une patrouille conjointe de grande envergure avec UNPOL, organisée dans la ville et ses environs. Plusieurs quartiers, camps de déplacés et villages environnants ont été sillonnés. Cette action a permis également à ces FSI de se présenter aux populations qu’elles sont appelées à protéger.
 
L’arrivée des FSI à Kaga-Bandoro et à Bria s’inscrit dans le cadre du déploiement progressif des Forces de l’ordre dans les régions. D’autres déploiements sont en cours. Toujours à Kaga-Bandoro, avec l’appui de la section justice de la MINUSCA, UNPOL a procédé au transfèrement à Bangui le 8 mai, d’un présumé auteur de plusieurs infractions graves. Il a été remis aux autorités judiciaires centrafricaines pour la suite de la procédure.
 
Dans le cadre de l’appui à la sécurisation des prochaines élections, plusieurs séances de travail ont été tenues sur les besoins conjointement identifiés par les FSI avec leurs partenaires d’UNPOL et du PNUD concernant la sécurité des prochains scrutins. Ces besoins portent sur les équipements, les infrastructures ainsi que sur les effectifs, notamment la formation et déploiement dans les bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire. Sur ce dernier point, UNPOL a participé à deux missions conjointes avec la Division électorale de la MINUSCA dans la Nana-Gribizi pour l’identification et le recensement des centres de vote. La mission a notamment parcouru les axes Grevai-Kaga-Bandoro et N’domété-Mbrès. 
 
Le 13 mai 2020