MINUSCA : point presse hebdomadaire du 1er juillet 2020

Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA
Commandant Issoufou Aboubacar Tawaye, porte-parole de la Force
Capitaine Franck Gnapié, porte-parole de la Police
 
Le chef de l’Etat centrafricain a présidé mardi à Bangui, le lancement officiel de l'enrôlement des électeurs. Le Représentant spécial du secrétaire général en République centrafricaine - RCA-, Mankeur Ndiaye, et la Représentante spéciale adjointe Denise Brown ont assisté à cette importante cérémonie. 
 
Le Représentant spécial se réjouit de ce pas supplémentaire en vue de l’organisation des prochaines élections en RCA et réaffirme l’engagement de la MINUSCA à soutenir les autorités centrafricaines, notamment l’autorité nationale des élections -ANE- en vue d’un enregistrement massif d’électeurs.
 
Le Représentant spécial plaide particulièrement pour un enregistrement massif de femmes en vue de leur participation aux élections en tant qu’électrices et en tant que candidates. De même,il plaide pour la participation des personnes déplacées internes et des réfugiés aux élections, appellant à l’amendement du Code électoral devant permettre le votedes réfugiés centrafricains conformément à la volonté exprimée par le gouvernement. 
 
Le Représentant spécial souhaite que les inscriptions des électeurs se déroule dans un climat de sécurité aussi bien à Bangui que dans les préfectures. Conformément à son mandat, les composantes Force et Police de la MINUSCA appuient les Forces de défense et de sécurité - FDS - dans le cadre du Plan de sécurisation des élections, y compris la sécurisation des opérations d’enrôlement et du matériel électoral.
 
L’opération militaire “A La Londo”, lancée le 17 juin par la MINUSCA et les FACA contre le mouvement armé 3R dans le nord-ouest de la RCA, se poursuit. Lundi matin, des éléments armés du 3R ont tenté d’empêcher le passage d’une
 
Porte-parole de la MINUSCA
 
Patrouille de reconnaissance de la Force de la MINUSCA, en ouvrant le feu sur les casques bleus, près du village de Boukaya, à une quinzaine de kilomètres de Bocaranga dans le nord-ouest de la République centrafricaine. L’attaque a eu lieu vers 11 h 30 alors que la patrouille de la MINUSCA se dirigeait vers la zone de Koui pour y établir des check-points dans le cadre de l’opération “A La Londo”.
 
Les casques bleus ont fermement riposté à cette attaque et obligé les assaillants à prendre la fuite après 30 minutes d’affrontements. Un casque bleu a été blessé tandis que du côté du 3R, des éléments armés ont été neutralisés et du matériel récupéré notamment un pick-up armé monté d’une mitrailleuse lourde, 2 motos,des fusils mitrailleurs, plusieurs armes lourdes, et une quantité importante de munitions.
 
Après ces affrontements, la patrouille de la MINUSCA a pu poursuivre sa route etest en train d’établir des check-points dans la région, dans le cadre de l’opération “A La Londo” menée conjointement avec les FACA. Durant la nuit, peu après minuit, les éléments du 3R ont à nouveau attaqué la patrouille de la MINUSCA, qui, grâce à son dispositif robuste déployé pour la nuit et sa supériorité tactique, a repoussé les assaillants, sans subir aucune perte.
 
Le mardi, la MINUSCA a repoussé deux attaques des éléments armés du 3R à Koui. Plusieurs dizaines de civils fuyant les combats se sont réfugiés près du poste militaire avancé de la Force.
 
L’opération “A La Londo” se poursuivra jusqu’à l’obtention des objectifs fixés, àsavoir l’abandon par le 3R des zones occupées depuis février 2019 et la cessation des attaques contre les civils, les forces de défense et de sécurité et les casques bleus.
 
La MINUSCA saisit cette opportunité pour dénoncer les déclarations tenues par certains acteurs centrafricains contre le contingent bangladais engagé dansl’opération "A La Londo". La MINUSCA réaffirme l’impartialité et leprofessionnalisme de ces casques bleus bangladais, ceux-là mêmes qui se battent depuis lundi contre les combattants du 3R.
 
La MINUSCA appelle également la population de la région du nord-ouest à rejeter le discours du 3R selon lequel il prétend protéger les communautés. Un groupe armué impliqué dans le massacre de civils à Lemouna et Koudjili ne peut pas protéger les populations. C’est à l’Etat centrafricain que revient cette mission de protection des populations, avec l’appui de la MINUSCA.
 
La MINUSCA salue les premiers résultats du programme de DDR en cours à Ndélé. Depuis le début des opérations, le 22 juin dernier, un total de 241 combattants du FPRC - dont deux femmes- , tous éligibles au Programme National de DDRR - PNDDRR-, ont été désarmés et démobilisés. Au total, 203 armes de guerre, dont 29 armes de guerre collectives ont été remises. La MINUSCA soutient l'équipe mobile de désarmement et de démobilisation - DD- de l'UEPNDDRR, responsable de cette opération à Ndélé.
 
Riposte contre la COVID-19
 
Contribution de la MINUSCA au plan national de lutte contre le COVID-19 en RCA, au cours de la semaine écoulée:
 
Bouar
 
L’équipe DDR, en coordination avec le sous-préfet, a organisé des sessions de sensibilisation aux trois points de contrôle d'entrée de la frontière et au rond-pointPK0. L’équipe a également remis aux communautés vulnérables, des masques, des kits de lavage des mains et des affiches sur le COVID-19. Par ailleurs, une équipe de 15 agents sensibilisateurs dont 7 femmes est déployé sur le terrain pour sensibiliser la population locale, dans le cadre des activités organisées à la frontière entre le Cameroun et la RCA pour aider à lutter contre la propagation du COVID- 19.
 
L'équipe DDR/UNOPS a fourni au Comité local de gestion de crise sanitaire de l'Ouham des kits de lavage des mains composés de seaux d'eau, savons, bassines et détergents pour être distribués dans plusieurs localités de la préfecture. En outre, 102 bénéficiaires du projet de réduction de la violence communautaire -CVR-, dont 26 femmes, ont continué la sensibilisation des communautés dans les différents districts de Bossangoa, Zéré et Léré.
 
Kaga-Bandoro
 
Cinq équipes de sensibilisation, toutes formées sur le COVID-19 et composées chacune de 25 personnes, vont être déployées sur les axes Dekoa, Ouandago, Mbrés, Botto et Ngrevai. En outre, 50 dispositifs de lavage des mains, dont des seaux, des bassines et des savons ont été installés dans les différents districts de Kaga-Bandoro.
 
Bria
 
La deuxième phase du projet du centre de traitement du COVID-19 a débuté avec la construction du centre de dépistage et du poste de contrôle de sécurité. Par ailleurs, l'équipe DDR, soutenue par 15 points focaux communautaires, a mené 60 campagnes de sensibilisation porte-à-porte au PK3 de Bria, au centre-ville de Bria et au Bornou. Un total de 7 581 personnes, dont 4 050 femmes, ont été sensibilisées. Les plus vulnérables ont reçu 1 000 barres de savon, produits par les bénéficiaires du programme CVR.
 
L'équipe DDR a mis à la disposition des membres du bureau auxiliaire de l'autorité électorale nationale -ANE- et de la Cour régionale de justice, des kits de prévention composés de bouteilles de savon liquide et d'eau de javel, seaux et masques. 5 groupes d'activités génératrices de revenus ont également reçu des seaux et des masques tandis que les communautés vulnérables de Gambo et des villages environnants vont recevoir 800 masques. De son côté, la section des Affaires civiles a distribué des masques aux délégués des taxi-moto et conducteurs de motos. Au cours de la semaine écoulée, 1 209 personnes dont 611 femmes des différents quartiers et sites de Bria ont été sensibilisées sur les mesures barrières et de prévention liées au coronavirus.
 
Données sur la COVID-19  au sein de la MINUSCA
 
A la date du 30 juin 2020, le nombre total de cas au sein du système des Nations Unies en RCA est de 198 dont 177 cas actifs. Au sein de la MINUSCA, les données sont les suivantes : nombre total de cas 167 dont 148 cas actifs, 18 guéris et un décès.
 
Droits de l'homme  
 
Entre le 23 et le 30 juin 2020, la Division des Droits de l’Homme - DDH  de laMINUSCA a documenté et vérifié 9 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté 10 victimes - 6 hommes, 1 fille, 3 groupes de victimes collectives -. La DDH a observé une diminution de 18,18% du nombre d’incidents et de 84,84% du nombre de victimes comparativement à la semaine précédente - 11 incidents et 66 victimes-. Les préfectures les plus touchées sont l’Ouham et la Nana-Gribizi.
 
Les abus et violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire enregistrés sont un meurtre -1 incident et 1 victime, des atteintes à l’intégrité physique - 1 cas affectant 2 victimes -, des menaces à l’intégrité physique - 2 cas, 2 victimes-, un viol - 1 cas affectant 1 victime-, une privation arbitraire de liberté - 1 cas et 1 victime -, un déni d’accès de l’aide humanitaire et occupationillégales - 2 cas et 2 groupes de victimes collectives. Les auteurs présumés des abus/violations documentés cette semaine sont les anti- Balaka - 4 cas et 4 victimes- , le 3R - 2 incidents ciblant - 2 victimes, le MPC - 1 incident, 2 victimes- et l’UPC -1 cas et 1 victime-. Un agent del’Etat est responsable présumé d’un incident -1 incident avec 1 victime-.
 
Affaires civiles
 
Dans le cadre de l’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA a officiellement remis cette semaine des projets à impact rapide aux autorités de la Haute-Kotto. Il s’agit de la tribune du stade municipal de Bria, du hangar pour les bouchers de PK3 ainsi que 450 foyers améliorés aux femmes de Boungou 1, Ngoungoua, Bornou et Gobolo. Ces ouvrages ont été conçus par la Mission pour renforcer la paix, la cohésion sociale, la réconciliation, la résilience communautaire et la riposte contre le COVID-19.
 
Porte-parole de la force de la MINUSCA
 
Alors que la Force poursuit avec succès son opération dans le secteur Ouest, marquée par de violents combats entre les Casques Bleus et les 3R le 29 et 30 juin, la situation sécuritaire en Centrafrique est restée relativement calme sans incidents majeurs. Par ailleurs, la Force accompagne le processus de DDR à Ndélé qui rencontre un grand succès.
 
Dans la zone Est, la Force intensifie ses patrouilles de sécurisation de jour comme de nuit en coordination avec les FACA pour protéger la population civile et écartertoute menace dans les localités d’Obo, Bria et Birao ainsi que les zones avoisinantes. Après les incidents des derniers mois, la Force a su ramener la paix et la stabilité dans la zone. Ainsi pour la région Est, au total 1 289 patrouilles ont été conduites la semaine dernière.
 
Dans la région Centre, les opérations dont Igana Siriri à Ndélé et Toumbalo Mbana dans la région de Grimari se poursuivent afin d’assurer la protection des populationsciviles et écarter toute menace. La Force reste proactive et intensifie ses actions de jour comme de nuit. Dans la région de Grimari, les casques bleus maintiennent la libre-circulation sur les axes rassurant ainsi la population. Dans cette zone, la Force a été particulièrement impliquée dans la libération des mineurs pris en otage parl’UPC dans la région de Bakala. A Ndélé, la Force protège le processus de DDR, quijusqu’à présent a permis de récupérer plus de 200 armes de différents modèles et de recenser les anciens combattants qui cherchent à retrouver une vie normale dans le chemin de la réconciliation. 571 patrouilles ont été effectuées dans ce secteur durant la semaine passée.
 
Dans la région Ouest, l’opération "A La Londo" est entrée dans une phase importante. Le 29 juin, les casques bleus du bataillon bangladais ont été attaqués par des éléments armés à proximité de Bokhaya. Leur riposte a occasionné de fortes pertes au sein du 3R, affectant lourdement son potentiel : un pick-up armé 12,7, une moto, 2 fusils mitrailleurs et une quantité impressionnante de munitions ont étérécupérées sur l’ennemi au prix d’un blessé parmi les Casques bleus. L’élément du bataillon Bangladeshi a ensuite atteint son objectif de la journée. Le 3R s’étant replié. La situation dans le secteur reste tendue, mais la Force continue de mener despatrouilles offensives afin de contraindre le 3R à respecter l’APPR et à cesserimmédiatement les abus commis contre la population civile et les Forces de Défense et de Sécurité. Ainsi on totalise 796 patrouilles pour la région Ouest durant la semaine écoulée.
 
Enfin à Bangui, la MINUSCA poursuit ses actions de sécurisation en coordinationavec les Forces de Sécurité Intérieure, en patrouillant dans l’ensemble desarrondissements de la ville pour faire face à la criminalité et au banditisme. Au total, 437 patrouilles ont été menées la semaine dernière à l’intérieur de la capitale et sesalentours, de jour comme de nuit. Dans le cadre de son mandat de protection des civils, la Force a mené 3 093 patrouilles dont 825 nocturnes sur le territoire centrafricain durant la semaine écoulée. Par ailleurs, plusieurs axes ont été réhabilités par la Force pour permettre une circulation plus aisée des biens et des personnes et améliorer la sécurité générale duterritoire. Il s’agit des axes Dekoa-Sibut, Ippy-Bambari et Bouar-Bossembélé.
 
CIMIC
 
Concernant les activités civilo-militaires, à Bangui, les Casques Bleus ont distribué 124 000 litres d’eau potable la semaine dernière dans les camps des personnesdéplacées internes et dans les écoles de police et de gendarmerie, soit 10 500 bénéficiaires au total. Dans la région Est, l’équipe CIMIC marocaine a mené une campagne desensibilisation sur le Covid-19 sur plusieurs sites à Obo, notamment à la mairie, dans le camp des personnes déplacées et le camp des réfugiés sud-soudanais et congolais. De même, elle a distribué des masques de protection aux populations.
 
Porte-parole de la police de la MINUSCA
 
Appui aux élections
 
Les Forces de sécurité intérieure et la Police de la MINUSCA ainsi que les partenaires techniques poursuivent leurs activités conjointes de préparation du processus électoral et en particulier du plan intégré de sécurisation de ces élections. La question notamment de la sécurité des matériels électoraux a été abordée. La cartographie opérationnelle, les degrés d’intervention et les catégories de forces, ontété examinés préfecture par préfecture. Parallèlement, UNPOL poursuit son appui dans le cadre du déploiement progressifs des FSI en région par la réhabilitation des infrastructures devant accueillir les agents déployés, ainsi que par la planification de formations pour les élections. C’est dans ce cadre que le 23 juin, UNPOL a apporté son appui pour une session deformation au profit de 93 agents recenseurs dont 62 agents pour Bangassou et 31 pour Rafai. Cette formation a été organisée par les agents de l’ANE avec l’appui de la section électorale de la MINUSCA.
 
Appui COVID aux forces de sécurité intérieure   
 
Le 23 juin, UNPOL avait fait un don aux FSI constitué de 450 gilets, 98 kits de lavage des mains, 8 800 masques réutilisables, 45 bidons de javel et 540 cartons de savons. Ce don constituait la première partie de ce projet qui s’inscrit dans le cadre de l’appui d’UNPOL aux FSI dans la lutte contre la COVID-19. A la suite de ce don une opération de désinfection des unités de police et de gendarmerie a été organisée durant toute la semaine écoulée. Au total 22 unités de Bangui, Bégoua et Bimbo ont bénéficié de cette opération de désinfection qui leur permettra de renforcer leur sécurité sanitaire et réduire les risques de contamination de ces services, en permanence ouvert au public. Il est également prévu des séances d’information et d’échanges dans toutes les unitésbénéficiaires, sur le respect des mesures barrières et sur la responsabilité des forcesde l’ordre dans la lutte contre la COVID-19.
 
Au plan opérationnel    
 
A Bangui, le 24 juin, deux personnes auteurs présumés de viol ont été arrêtées etgradées à vue à l’UMIRR. Ces personnes ont été accusées respectivement d’avoir violé deux mineures. Les victimes ont été acheminées à l’hôpital pour leur prise encharge médicale. Une enquête est ouverte par les FSI avec l’assistance technique d’UNPOL.
 
Un autre cas de viol a été également signalé à Paoua le 25 juin, sur une mineure de 15 ans par un conducteur de taxi-moto. Une enquête a été ouverte par les FSI avecl’assistance de la Police de la MINUSCA. La victime a été orientée vers un centre de santé pour sa prise en charge médicale.
 
A Bouar, le 25 juin, lors de leurs patrouilles journalières, les éléments de la Police de la MINUSCA en détachement sur le site devant servir d’héliport à la MINUSCA pour la région Ouest ont découvert 60 munitions de calibre 9mm. Une enquête a étéouverte par la Brigade de Recherches et d’Investigations avec l’appui de UNPOL.
 
A Bégoua dans la périphérie de Bangui, a eu lieu le 25 juin la cérémonie de remise du Poste de Police avancée. Cette cérémonie présidée par le ministre de la sécurité publique, accompagné de son homologue de l'Action humanitaire et de la réconciliation nationale et de nombreuses autorités administratives et locales va considérablement améliorer la sécurité dans cette commune. Il s’agit du 6e poste de police avancé installé dans la ville de Bangui et ses périphéries. La Police de la MINUSCA salue l’installation de ces postes qui s’inscrit dans la droite ligne de lapolitique de proximité du gouvernement.
 
Renforcement de capacités 
 
Dans le cadre du nouveau recrutement de 500 policiers et 500 gendarmes lancé, le 24 juin 2020, la Police de la MINUSCA a conduit une formation de 04 gendarmeset 3 policiers sur l’organisation et la conduite du processus de recrutement. Cette formation qui a eu lieu le 26 juin à Bangui a pour but de préparer et d’outiller les FSI pour un transfert des compétences. 
 
Le 1er juillet 2020