"l'agriculture est essentielle pour assurer une paix durable", d'après la FAO
A l'occasion d'une rencontre qui s’est déroulée ce lundi 18 avril 2016 à Rome avec Faustin-Archange Touadéra, président de la république du Centrafrique et José Graziano da Silva, directeur général de l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture - FAO- a souligné l'importance de la reconstruction du secteur agricole du pays pour en faire un vecteur de paix et de développement durable.
Plusieurs années de conflit et d'instabilité politique ont entravé les activités agricoles dont dépendent près de 75% de la population du pays pour se nourrir et pour leurs revenus. Environ 1,3 million de personnes en Centrafrique sont en situation d'insécurité alimentaire, d’après un communiqué de l'ONU.
Le président Faustin-Archange Touadéra, investi le 30 mars 2016, a fait de la relance du secteur agricole et de l'économie rurale l'une de ses priorités. "Mettre en œuvre notre stratégie visant à désarmer, à démobiliser et à réinsérer les groupes armés nécessite que nos efforts soient axés sur le secteur agricole afin que notre peuple soit en mesure de répondre à ses besoins immédiats et à ses besoins à long terme. C'est la principale priorité de mon gouvernement", a dit le président.
Pour sa part, José Graziano da Silva a déclaré que la FAO était prête, à travers ses connaissances et son expérience, "à contribuer à la construction d'une société pacifique et harmonieuse en Centrafrique, en particulier pour les jeunes en situation d'après-conflit".
Le directeur général de la FAO a appelé la communauté internationale à jouer son rôle. "Ce qui est essentiel maintenant c'est le maintien de la production alimentaire et la reconstruction du secteur agricole - sachant qu'il s'agit d'un secteur clé pour l'emploi, la paix et la stabilité - tant que nous avons l'opportunité d'agir. La FAO prendra part à ce processus", a-t-il précisé
On ne peut assurer une paix durable sans sécurité alimentaire et on ne saurait améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition sans paix, a ajouté le directeur général de la FAO.
Le Centrafrique est doté d’un immense réseau de ressources hydriques, des pluies abondantes et une immense superficie de terres cultivables, mais à ce jour, seulement 5% des terres arables sont exploitées annuellement, alors que seule la moitié des terres pastorales disponibles sont utilisées pour l'élevage.
Il est nécessaire d'améliorer les technologies et les intrants agricoles, y compris les semences et les engrais, mais aussi de renforcer les politiques rurales telles que les réformes du régime foncier pour permettre un meilleur accès à l'emploi et aux moyens de subsistance en milieu rural.
Au cours de ces trois dernières années de crise, la FAO a soutenu les communautés vulnérables touchées par le conflit en les aidants à renforcer leur résilience.
La FAO s'est aussi impliquée dans la formation et le renforcement des capacités de fonctionnaires et de partenaires nationaux issus d'organisations non-gouvernementales, et ce, dans plusieurs domaines dont les activités génératrices de revenus, les systèmes d'épargne et de prêt et l'analyse de la sécurité alimentaire.
Le programme pour 2016 prévoit : l'élaboration de stratégies et politiques pour le développement du secteur agricole, la restructuration de la chambre nationale d'agriculture, d'élevage, des eaux, des forêts, de la chasse et du tourisme, le développement de petites entreprises visant à promouvoir l'emploi des jeunes, le soutien au processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion à travers l'implication des communautés dans la relance du secteur agricole.
Le 18 avril 2016