Berberati : Discours du président Touadera à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation

Discours fat

Faustin-Archange Touadera@pr

 

  • Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;
  • Monsieur le Premier Ministre, Chef du gouvernement ;
  • Monsieur le Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale
  • Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
  • Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
  • Monsieur le Représentant de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture -FAO- ;
  • Madame la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies
  • Mesdames et Messieurs les Chefs de missions diplomatiques et responsables des organismes internationaux, accrédités auprès de la République centrafricaine ;
  • Monsieur le Préfet de la Mambéré-Kadéï ;
  • Monsieur le Président de la délégation spéciale de la Ville de Berbérati ;
  • Mesdames et Messieurs les Autorités politiques et administratives des différentes localités de la Mambéré-Kadéï ;
  • Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires intervenants dans le monde rural ;
  • Vaillants agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, aquaculteurs et forestiers ;
  • Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

 

 

 

Je voudrais exprimer toute ma joie de me retrouver ce jour à Berberati, "La Flamboyante", parmi vous : agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, aquaculteurs, forestier, pour célébrer la 72e édition de la journée mondiale de l’alimentation -JMA-.

J’ai été sensible à l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé, mais également à votre mobilisation ainsi qu’à l’enthousiasme que vous avez manifesté tout au long des préparatifs et pour la tenue de cet évènement. Vous avez été nombreux à me faire confiance lors des dernières élections présidentielles et je voudrais saisir cette occasion pour vous remercier.

Lors de mon investiture, j’avais pris l’engagement de ne pas vous décevoir et je voudrais vous le réaffirmer aujourd’hui. La tâche est immense, mais avec patience et persévérance, nous y parviendrons, ensemble, car nous sommes un seul peuple, une seule nation.

Nous avons commis des erreurs par le passé, il faut le reconnaître et tourner cette page sombre de notre histoire, avec l’appui de nos partenaires internationaux. C’est ce message d’espoir que je tenais d’abord, à vous transmettre.

Mes chers Compatriotes,

La journée mondiale de l’alimentation qui nous réunit aujourd’hui est un évènement qui a été instituée par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture -FAO-. Elle est célébrée par 150 pays à travers le monde. Son objectif est d’attirer l’attention des plus hautes Autorités de chaque pays, sur un problème important qui affecte la situation de l’alimentation et de la nutrition, dans le monde.

Pour l’année 2017, le thème s’intitule : "Changeons l’avenir des migrations, investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural".

La communauté internationale est préoccupée par l’afflux massif des personnes qui fuient leurs pays, pour diverses raisons, afin de trouver un avenir meilleur dans les pays européens. La question que nous devons nous poser à l’occasion de cette cérémonie est de savoir : comment faire pour éviter que, de jeunes africains voire centrafricains, puissent continuer d’affronter les dangers liés à la traversée du désert et à la traversée de la mer Méditerranée, afin de chercher un avenir meilleur en Europe ?

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Pour ma part, j’ai déjà donné la réponse dans mon discours d’investiture. En effet, concernant notre agriculture qui fait vivre la majorité du peuple centrafricain, j’ai clairement exprimé ma volonté de la relancer en stimulant toutes nos productions, afin d’assurer notre sécurité alimentaire, réduire nos importations et accroître nos exportations.

Pour y parvenir, la stratégie est résumée dans cette expression, je cite :"Il nous faudra pour cela sortir des sentiers battus, changer de méthodes et mettre en œuvre des moyens modernes".

C’est la modernisation de notre agriculture qui ouvrira de nouvelles perspectives à la jeunesse centrafricaine, en les incitants à rester au pays car, leur avenir réside dans l’agriculture. Nous devons afficher cette ambition, tout en étant réalistes.

Je note que le ministère de l’agriculture et du développement rural s’efforce de s’inscrire dans cette volonté politique. Dans son allocution, le Ministre vient de nous faire part des propositions de son Département, pour changer l’avenir de nos jeunes dans l’agriculture. J’ai relevé quelques mots clés, à savoir "insertion professionnelle des jeunes", "entreprises agricoles et agroindustrielles", "organisation professionnelles agricoles et rurales" et "pôles de développement agricole".

Cette proposition mérite notre attention et surtout celle de nos partenaires au développement. Nous devons apporter nos contributions pour que, parmi nos jeunes d’aujourd’hui, émergent demain de véritables chefs d’entreprises agricoles sur toute l’étendue du territoire national. C’est possible, si nous y croyons et que nous nous organisons en conséquence. Je soutiendrai personnellement toutes les initiatives qui iront dans ce sens.

Jeunesse centrafricaine, l’avenir de ce pays t’appartient, mais, on ne construit pas un pays avec des armes, bien au contraire, on le détruit.

C’est vrai que jusqu’à ce jour, tu avais l’impression que les responsables politiques ne se préoccupaient pas de ton avenir et ne t’offraient pas d’opportunités pour te permettre de construire ton avenir.

Comme je viens de le souligner, mon gouvernement se bat pour t’offrir un avenir meilleur. Mais, cela ne sera possible qu’avec ton adhésion et ton engagement. C’est pourquoi, je te lance cet appel pour que tu t’appropries les métiers de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture ainsi que de l’artisanat. Le gouvernement est entrain de prendre les dispositions pour créer un environnement favorable au développement de l’entreprenariat en milieu rural.

Très chers compatriotes, ressortissants de la Mambéré-Kadéï,

Je sais que les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et aquaculteurs de la Mambéré-Kadéï, s’inquiètent du fait que le nom de leur préfecture est associé systématiquement au diamant, ce qui tendrait à minimiser leurs efforts pour le développement du monde rural.

Je voudrais vous rassurer que l’agriculture, au sens large, demeure le fer de lance du développement de notre pays et particulièrement de la Mambéré-Kadéï.

J’ai engagé un important chantier de décentralisation et de régionalisation, de manière à transférer à nos collectivités locales, les pouvoirs nécessaires pour le développement de nos régions.

Dans ce cadre, le ministère de l’agriculture et du développement tural a été instruit, pour adopter une approche régionale, afin de valoriser les potentialités agricoles de chacune de nos régions. Et, les potentialités agricoles de la Mambéré-Kadéï sont importantes. C’est vrai que la filière café, qui faisait la fierté de votre préfecture, connait des difficultés ces dernières années. Les discussions avec nos partenaires pour la relance de cette filière sont bien avancées notamment avec la Banque africaine de développement. Vous avez également le cacao, le palmier à huile, le poivre, la pomme de terre et j’en passe.

Pour relancer ces productions, il nous faut réhabiliter les pistes rurales et redéployer les services d’encadrement technique et de recherche. Nos ressources propres sont limitées et nous avons besoin de l’appui de nos partenaires, pour réaliser tous ces investissements.

Mes chers compatriotes,

Nous ne pouvons pas parler du développement de l’agriculture, sans parler de la sécurité et de la cohésion sociale. La restauration de la sécurité et de l’autorité de l’Etat demeure la première priorité du gouvernement. Les agriculteurs ont besoin de se déplacer sans crainte pour aller aux champs ou dans les plantations et revenir à leurs domiciles. Les éleveurs ont besoin de se déplacer avec quiétude pour faire paître leurs troupeaux.

Le gouvernement travaille sans relâche, en privilégiant le dialogue avec les groupes armés, avec l’appui de l’Initiative de l’Union Africaine, des forces de l’ONU, de la communauté internationale et particulièrement de certains pays amis.

Des progrès notables ont été enregistrés dans le processus du DDRR mais également dans le cadre d’un dialogue politique inclusif ; bien que beaucoup reste encore à faire. Nous nous y attelons pour que la République centrafricaine redevienne une nation unie, dans sa diversité. Certes, la dernière crise a occasionné des fractures entre nos communautés.

Et, la préfecture de la Mambéré-Kadéï n’a pas été épargnée. Mais nous devons désarmer nos cœurs et consolider les efforts qui ont été accomplis par les différents acteurs sur le terrain, en restaurant le vivre ensemble.

Ceux qui s’inquiètent encore pour leur sécurité doivent pouvoir regagner leurs domiciles. Ceux qui se sont réfugiés dans les pays voisins, doivent pouvoir revenir dans leur pays et vaquer à leurs occupations. Et ceux qui ont été victimes des exactions, doivent recevoir justice pour ce qu’ils ont subi. Pour cela, chacun de nous doit apporter sa modeste contribution.

Ce n’est pas seulement l’affaire du président de la République, ni du Premier ministre et de son gouvernement, ni des Autorités locales. Le vivre ensemble doit être l’affaire de chaque centrafricain, de chaque ressortissant de la Mambéré-Kadéï. Et c’est de cette manière que la ville de Berbérati redeviendra la "Flamboyante".

Centrafricains, centrafricaines, ressortissants de la Mambéré-Kadéï,

Cette cérémonie m’a permis, aujourd’hui, de renouveler mon engagement à faire de notre agriculture le fer de lance du relèvement durable de notre pays et particulièrement de la Mambéré-Kadéï.

L’agriculture doit changer l’avenir de la jeunesse centrafricaine et les jeunes doivent s’approprier les métiers d’agriculture, d’élevage, de la pêche-aquaculture et de l’artisanat. Nos partenaires au développement doivent nous appuyer pour faire émerger la nouvelle génération des chefs d’entreprises agricoles de notre pays. Nous devons poursuivre les efforts de restauration de la sécurité et de l’autorité de l’Etat, sur toute l’étendue du territoire national, avec l’appui de la communauté internationale.

Enfin, la cohésion sociale doit être l’affaire de chaque centrafricain. Un Conseil des ministres s’est tenu hier. Des grandes décisions ont été prises entre autres : l’organisation de la Journée Mondiale de l’Alimentation 2018 à Bambari dans la Préfecture de la Ouaka et la journée mondiale de l’alimentation 2019 à Birao dans la Vakaga.

Vive la sécurité alimentaire et le développement rural pour que vive la jeunesse centrafricaine.

Que Dieu bénisse la République centrafricaine.

Je vous remercie.

Le 15 novembre 201723518971 1491770874232399 4848321181902123206 n

Faustin-Archange Touadera et Simplice Mathieu Sarandji@pr

et photos reçues @gh -  de la mise en place des tribunes. 

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