Le discLe langage de fermeté du président Faustin-Archange TouaderaFaustin- Archange Touadera et le partron de la MINUSCA @minusca
Monsieur le Préfet de la Haute Kotto,
Messieurs les Sous-préfets de Bria et Yalinga,
Mesdames et Messieurs les Notables de la Haute-Kotto,
Vaillantes populations de la Haute-Kotto,
Au nom de toute la délégation qui m’accompagne et au mien propre, je vous adresse mes sincères salutations,
Je ne sais comment exprimer la joie qui m’anime en me retrouvant aujourd’hui parmi vous, à Bria la scintillante, chef-lieu de la Haute- Kotto.
Je suis venu à Bria, non seulement pour vous rendre visite, mais aussi et surtout pour remercier toute la population de la Haute-Kotto pour la confiance qu’elle m’a témoignée lors de l’élection présidentielle en m’élisant massivement comme président de la République, chef de l’Etat. Je vous en suis particulièrement reconnaissant.
Je suis venu aussi m’enquérir de vos conditions d’existence et de vous parler de l’avenir.
A travers Bria, je veux m’adresser à toutes les populations de la Haute-Kotto. Pour ma part, la Haute-Kotto, notre belle préfecture représente la région par laquelle le développement économique de notre pays devrait intervenir. Elle regorge en effet d’immenses potentialités minières, forestières, faunique, agricole et d’élevage et constitue une alternative de développement pour un pays qui ne possède pas d’accès à la mer.
C’est ici à Bria, alors Oubangui Oriental, que le premier diamant centrafricain fut découvert, en 1913 par M. Brustier, tandis que l’or le fut en 1927 à Roandji à Bambari.
Mais ce n’est pas sans ressentir une vive émotion que je prends aujourd’hui la parole parmi vous. Trop de souvenirs, également doux et chers, viennent également m’assaillir lorsque je me reporte aux jours heureux, aux jours où Bria, la scintillante, ville minière par excellence était inondée des hommes d’affaires de toutes nationalités.
Aujourd’hui, Bria symbolise les méfaits de la grave crise militaro-politique qui a secoué durement notre pays. La population de Bria est l’une de celle qui a le plus souffert des effets nuisibles de la crise.
Mieux que quiconque, la population de Bria connaît l’importance de la paix. C’est pourquoi, je vous demande de croire à l’avenir, d’aider le Gouvernement à reconstruire la paix, le vivre ensemble. Si nous avons la paix, nous pouvons amener l’eau potable, l’électricité, construire l’école, les centres de santé et autres services sociaux de base. L’agriculture et l’élevage et l’exploitation minière peuvent renaître pour le bien de la population.
Je profite de l’occasion de Bria pour dire à toutes les populations centrafricaines qu’il n’y a pas une autre alternative à la paix.
Le moyen le plus approprié pour avoir la paix c’est le DDR, c’est le dialogue. Le DDR pour retirer les armes qui sèment la désolation dans les foyers. Vite on aura retiré les armes, vite on aura la paix et le développement. Le DDR se fait en même temps que la restructuration de notre Armée pour qu’elle soit une armée de garnison et non de projection, une Armée pluriethnique, républicaine. C’est le sens de la RSS.
Le dialogue, mais pas un dialogue politique comme d’aucuns le réclament mais notre capacité à nous surmonter et à échanger sur ce qui nous divise et ce qu’on aura à faire après cette paix.
Il ne sert à rien de marcher contre cette paix. Le peuple centrafricain a clairement exprimé sa soif de la paix lors des dernières consultations électorales.
Il ne sert à rien, après les élections saluées par l’ensemble de la communauté internationale, de vouloir perpétuer la violence aveugle en défiant l’autorité légalement établie, les institutions issues des élections et la justice qui est le seul gage d’égalité entre les citoyens.
Je saisis cette occasion pour condamner avec force les faits qui se sont produits dans la nuit du 12 août 2016 où quelques responsables de groupes armés contre qui des mandats d’arrêt sont décernés pour des crimes graves, à bord de véhicules lourdement armés, ont quitté le Km5 pour traverser la barrière du PK12 où se trouvaient les éléments des forces de défense et de sécurité, avec effraction et violences.
Les fugitifs arrivés sur la barrière du PK 12 ont ouvert le feu sur les éléments des forces de défense et de sécurité qui s’y trouvaient, alors qu’ils n’ont nullement été agressés ni poursuivis. Grâce à Dieu, il n’y a pas eu mort d’hommes.
Le convoi qui s’était ébranlé et qui a essuyé de la riposte au poste avancé de Damara tenu par quelques éléments de sécurité centrafricains a finalement été stoppé au Sud-est de Sibut, à Galafondo par la MINUSCA.
Au cours de ce coup d’arrêt, il y a eu des morts du côté des malfaiteurs et 7 d’entre eux ont été fait prisonniers. Quelques éléments du convoi se sont évadés prenant des otages pouvant les guider dans leur fuite, ce qui a provoqué la décision des habitants des villages de s’armer pour aller les libérer. Les poursuites continuent. Je rends hommage aux victimes innocentes de cette folie meurtrière.
Pourquoi tant de violences contre les populations qui n’aspirent qu’à la paix et tant de défis contre les nouvelles autorités établies ?
Contrairement à leurs allégations mensongères, aucune autorité ne leur a délivré un ordre de mission. D’ailleurs, en quelle qualité devraient-ils obtenir un ordre de mission ?
Par ailleurs, restant dans la logique de défier l’autorité de l’État, les mêmes personnes ont lancé un ultimatum exigeant la libération des personnes arrêtées sous 48 heures, faute de quoi ils engageront des actions robustes contre les populations dans les zones sous leur occupation.
Est-il acceptable que des personnes non élues, ne possédant aucun mandat et ne représentant qu’elles-mêmes puissent ainsi défier l’autorité de L’État ?
Cela est inacceptable. Le temps de la guerre est fini. L’heure est à la paix et la réconciliation nationale. Il est temps de panser les plaies, d’unir les cœurs, de revivre ensemble.
J’invite tout le monde à rejoindre le camp de la paix. Il est temps d’arrêter d’armer le centrafricain contre son frère Centrafricain. Il faut cesser les violences aveugles ! Il faut éviter de se comporter comme des barbares, des hommes sans foi ni loi.
A la fin de ces affrontements meurtriers, dévastateurs, parmi les victimes humaines, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu. Saisissons ces élections saluées du monde entier pour nous réconcilier avec le monde et avec nous-mêmes.
Si Dieu m’a donné pour responsabilité de conduire la destinée de notre pays, mon premier devoir, dans le cadre de cette responsabilité, est d’épuiser tous les moyens possibles pour épargner à mes Compatriotes les maux d’une autre crise tragique comme celle que nous venons de connaître et qui n’honore pas notre pays.
Ceux qui travaillent pour la paix auront la prime de la paix. Les ennemis de la paix répondront de leurs actes devant la justice quel que soit le temps écoulé. A force de combattre la paix, ils cumulent des infractions et seront poursuivis tôt ou tard.
En ma qualité de Père de la Nation, je demande aux fugitifs de Galafondo qui sont dans la brousse, malgré les intempéries et qui bravent les moustiques et les bêtes féroces, de se rendre à la justice. Ils ne risquent rien pour leur vie et leur intégrité physique. La justice examinera leur situation au cas par cas, car je sais qu’il y en a qui sont emballés dans cette entreprise criminelle contre leur gré.
Je les exhorte à mettre fin à la prise d’otage pour servir de guide car cela entretient inutilement la violence.
Le message de Bria est un message de paix et de réconciliation nationale. Je suis venu ici, aujourd’hui, pour proclamer la paix dans notre pays, l’unité nationale et l’indivisibilité de notre pays.
Compatriotes de Bria et de toute la Haute-Kotto, soyez des ambassadeurs de la paix !
Levez-vous pour dire non, non et non à tous ceux qui veulent ramener notre pays dans le chaos, non à ceux qui veulent faire la partition de notre pays ! La RCA est Une et indivisible.
Que le Dieu de paix bénisse notre pays !
Je vous remercie.
5 septembre 2016